"Montessori est devenu un nom commun, tout le monde l’utilise » : crèches, jouets...gare aux arnaques...
Las de voir émerger partout en France des établissements se réclamant à tort de la pédagogie imaginée par Maria Montessori, l’association et le centre officiel de formation qui portent son nom lancent un grand ménage.
« Le pire, c’est la période de Noël, avec ces tonnes de jouets », s’agace Nadia Hamidi, présidente de l’Association Montessori de France (AMF). « Montessori est devenu un nom commun comme un autre. Tout le monde l’utilise, les crèches, les marques…Nous souhaitons rehausser le niveau d’exigence en lançant un label », soutient Julien Mendez, directeur général de l’Institut supérieur Maria Montessori (ISMM).
Un vent de fronde soufflerait-il dans les rangs des « montessoriens » officiels ?
Pour contrer le marketing qui se développe année après année autour du célèbre patronyme de la pédagogue italienne, ils réagissent en tout cas en lançant label, charte et même un réseau de crèches ouvertes à toutes les familles, Bambini Montessori, dont la première ouvrira ses portes à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en septembre.
Car c’est un fait. Au tout début du XXe siècle, Maria Montessori ne pouvait s’imaginer l’engouement que susciterait sa méthode, lorsqu’elle a créé sa pédagogie pour les enfants dans le quartier pauvre de San Lorenzo, à Rome.
Plus d’un siècle plus tard, c’est le raz de marée. En France et en Europe, Montessori s’affiche sur un nombre incalculable de manuels, jouets, d’écoles et maintenant, depuis une dizaine d’années sur les crèches et microcrèches qui en profitent parfois pour gonfler leurs tarifs.
« Maria Montessori n’a pas protégé son nom. À son époque, elle voulait juste aider les enfants, elle était à mille lieues de penser à un label », assure Nadia Hamidi, qui explique être désormais contrainte de « faire la chasse aux logos sur les établissements » qui utilisent à tort le sigle AMF. « On est passés en vingt ans d’extraterrestres à la surutilisation de notre nom ! » lâche encore cette présidente d’association et directrice d’école à Nice.
Peut donc aujourd’hui se revendiquer Montessori qui veut. « Pour les jouets par exemple, il suffit parfois qu’il y ait un peu de bois et des couleurs pour apposer le nom», se désole Julien Mendez, qui nous reçoit à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) dans son centre de formation. Or, pour se targuer d’appliquer la fameuse méthode, le premier impératif est d’avoir reçu une formation adéquate à l’ISMM qui dure en moyenne 450 heures.
L’heure est donc à la riposte. La nouvelle charte, qui va permettre d’auditer les établissements scolaires, est en cours de rédaction. « Nous prévoyons sous quatre ans d’avoir 80 % des établissements Montessori audités et chartés », prévoit Nadia Hamidi.
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Las de voir émerger partout en France des établissements se réclamant à tort de la pédagogie imaginée par Maria Montessori, l’association et le centre officiel de formation qui portent son nom lancent un grand ménage.
« Le pire, c’est la période de Noël, avec ces tonnes de jouets », s’agace Nadia Hamidi, présidente de l’Association Montessori de France (AMF). « Montessori est devenu un nom commun comme un autre. Tout le monde l’utilise, les crèches, les marques…Nous souhaitons rehausser le niveau d’exigence en lançant un label », soutient Julien Mendez, directeur général de l’Institut supérieur Maria Montessori (ISMM).
Un vent de fronde soufflerait-il dans les rangs des « montessoriens » officiels ?
Pour contrer le marketing qui se développe année après année autour du célèbre patronyme de la pédagogue italienne, ils réagissent en tout cas en lançant label, charte et même un réseau de crèches ouvertes à toutes les familles, Bambini Montessori, dont la première ouvrira ses portes à Montreuil (Seine-Saint-Denis) en septembre.
Car c’est un fait. Au tout début du XXe siècle, Maria Montessori ne pouvait s’imaginer l’engouement que susciterait sa méthode, lorsqu’elle a créé sa pédagogie pour les enfants dans le quartier pauvre de San Lorenzo, à Rome.
Plus d’un siècle plus tard, c’est le raz de marée. En France et en Europe, Montessori s’affiche sur un nombre incalculable de manuels, jouets, d’écoles et maintenant, depuis une dizaine d’années sur les crèches et microcrèches qui en profitent parfois pour gonfler leurs tarifs.
« Maria Montessori n’a pas protégé son nom. À son époque, elle voulait juste aider les enfants, elle était à mille lieues de penser à un label », assure Nadia Hamidi, qui explique être désormais contrainte de « faire la chasse aux logos sur les établissements » qui utilisent à tort le sigle AMF. « On est passés en vingt ans d’extraterrestres à la surutilisation de notre nom ! » lâche encore cette présidente d’association et directrice d’école à Nice.
Peut donc aujourd’hui se revendiquer Montessori qui veut. « Pour les jouets par exemple, il suffit parfois qu’il y ait un peu de bois et des couleurs pour apposer le nom», se désole Julien Mendez, qui nous reçoit à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) dans son centre de formation. Or, pour se targuer d’appliquer la fameuse méthode, le premier impératif est d’avoir reçu une formation adéquate à l’ISMM qui dure en moyenne 450 heures.
L’heure est donc à la riposte. La nouvelle charte, qui va permettre d’auditer les établissements scolaires, est en cours de rédaction. « Nous prévoyons sous quatre ans d’avoir 80 % des établissements Montessori audités et chartés », prévoit Nadia Hamidi.